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distilleriemanao2025

- A PAEA, PK.26.2 Côté montagne -

samedi 26 avril 2025

Distillerie
Mana'o

10 ans de Manao, le rhum polynésien !

La 1ere boutique spécialisée dans la découverte et la dégustation des rhums Manao est désormais ouverte à tous ! Située au pk 26,2 à Paea, cette boutique décline l’ensemble des rhums Manao, marque qui fête également ses 10 ans à Tahiti. Rencontre avec Manutea Parent, directeur de la distillerie de Paea qui nous retrace la belle histoire « MANAO » !

La canne à sucre, un héritage polynésien

« La canne à sucre est originaire de Nouvelle-Guinée, en Asie du Sud-Est, et a progressivement voyagé vers l'Océanie et la Polynésie, il y a environ 2000 ans. Les Polynésiens l’ont transportée sur leurs pirogues, non seulement pour ses qualités nutritives, mais aussi pour ses vertus médicinales. Elle soulageait les maux de ventre, renforçait la flore intestinale et servait en pharmacopée, adoucissant des remèdes souvent amers, notamment les racines et écorces.

On l'utilisait aussi pour apaiser les bébés lorsqu’ils faisaient leurs dents. Mais la canne à sucre ne se limitait pas à l’alimentation et la santé : ses feuilles servaient à couvrir les toitures, au tressage, et même dans les traditions locales. Aux Marquises, les taote (guérisseurs) employaient des bâtons de canne à sucre pour certaines cérémonies. Grâce aux Polynésiens, cette plante s'est répandue dans les îles, développant une incroyable diversité. »

O Tahiti : une canne à sucre historique

« Chez Manao, nous avons voulu explorer la Saccharum officinarum sous toutes ses facettes : ses variétés, son histoire, ses phénotypes et ses caractéristiques génétiques à travers Tahiti et ses îles.


Pour cela, nous avons consulté les écrits des premiers navigateurs européens accompagnés de botanistes, dont les descriptions minutieuses nous ont aidés à retracer l’histoire de certaines cannes endémiques, comme la O Tahiti. Aujourd’hui, plus d’une quinzaine de variétés ont été recensées à Tahiti, aux Îles Sous-le-Vent, aux Australes et aux Marquises : To’a eho, To’rea’rea, To pi’avare, To’o’o’pu, To ute, ‘Iri motu, etc.
D’ailleurs, lors d’une mission dans l’archipel des Marquises, nous avons identifié récemment trois à quatre nouvelles variétés ! Nos recherches sont une aventure sans fin. Fait intéressant : bien que les Européens aient importé des cannes à sucre d’autres régions au XVIIIe et XIXe siècles, ils ont d’abord exporté les variétés endémiques polynésiennes ! La O Tahiti s’est ainsi répandue dans le monde entier et, au XIXe siècle, est devenue la première variété cultivée. Elle a même été adoptée en Martinique ! (rires) »

Une diversité aromatique unique

« Comme dans toute monoculture, les variétés endémiques ont rencontré des défis de rendement au XXe siècle, notamment à cause des maladies et ravageurs. L’hybridation avec d’autres cannes cousines est alors devenue essentielle pour créer des variétés plus résistantes, faciles à cultiver et avec un excellent rendement.
C’est ainsi qu’ont émergé des cannes d’une grande qualité, offrant des profils aromatiques uniques, propres au terroir polynésien. Nos recherches ont débuté en 2012, et dès 2013, nous avons planté les premières cannes à Toahotu. En 2015, Manao lançait son premier rhum, qui fête déjà ses 10 ans ! Ensuite sont nés le Manao Rangiroa en 2017 et le Manao Marquises en 2022. L'objectif est de valoriser chaque terroir polynésien afin de proposer des rhums authentiques et uniques ! »

75 000 bouteilles et plus encore !

« En 2024, nous avons vendu 42 000 bouteilles de rhum, dont 10 % destinées à l’export. Notre ambition est d’atteindre rapidement 100 000 bouteilles, tout en développant notre présence sur le marché métropolitain et européen.
Tout a commencé en 2013 avec une plantation d’un hectare à Toahotu. Aujourd’hui, en 2025, nous comptons 30 hectares de canne à sucre. Toutefois, ces 30 hectares ne permettent pas encore de produire 40 000 bouteilles immédiatement : le délai entre la récolte et la commercialisation est d’environ un an pour un rhum blanc, et deux ans pour un rhum élevé sous bois (ESB). Et pour les rhums vieux, le vieillissement peut dépasser trois ans !
Ainsi, la production actuelle de 40 000 bouteilles reflète la superficie cultivée il y a trois ans, soit 10 hectares. Mais avec nos 30 hectares actuels, nous atteindrons sans difficulté les 75 000 bouteilles ! »

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